Allongée, comme simulant la mort. Adossé au mur, comme faisant corps avec le vide. Sa main était perdue dans ce vide. Elle pendait. Sans vie. Sans en-vie.
Son regard était mort lui aussi. Il fixait ce point vers un horizon indéterminé. Vers des désirs estompés.
Et pourtant ils étaient côte à côte. Lui adossé, elle allongée.
Frisson. Parcourant le corps mort. Eveil dans l’œil. L’horizon le lasse. Sa main se sert. Elle sert le vide.
Cri. Crispation. Crise passons… Ecarlate. Ecarte-la. Ecartelée. La gorge se sert. La pupille se dilate. Renaissance. Renaît-sens. Coup au corps, coup au cœur.
Chaleur. C’est l’heure. Son visage se tourne et tombe sur cette tombe ensevelie par la vie.
Le regard fixe. Et dans ses yeux l’horizon abouti. Noir comme ce qu’elle lui promet. Noir comme le fond de leur âme.
* Et ça pleure le sang et ça crie le silence*
Le poing fermé. La colonne raidie. Sa main. Elle se pose là… Elle la sent. Elle est chaude.
Sa main… Elle s’adoucie au contact de sa peau. Elle ne crie plus le silence. Elle crie l’envie. Elle crie le désir. Le vide l’a abandonné. Elle est pleine. Pleine de lui.
Et son regard lui offre la mansuétude qu’il cherchait. Lui aussi plein. Comblé.
Rejoins-moi. Re-joint-main. Pour des regards croisés. Pour des regards cherchés. Pour des regards avides, mais jamais plus vides.